Un environnement VUCA souligne la nécessité d’adopter des stratégies agiles et innovantes. La « loi Macron » et ses vagues de créations d’offices a obligé les notaires à repenser leur mode de fonctionnement et à innover pour attirer des candidats qui se sont retrouvés dans un rapport favorable totalement inédit. Avec le contexte économique et la crise immobilière, cette situation s’est renversée et à présent, le personnel est licencié face à une activité immobilière en berne. L' »immo-dépendance » des notaires a structuré le fonctionnement des offices et les notaires doivent désormais s’en remettre aux politiques pour changer les règles d’accès aux crédits ou favoriser un appel d’air sur l’offre immobilières via des réglementations défavorables comme celle du DPE.
L'adaptation via la transformation digitale
Face à ce contexte, la transformation digitale permet aux notaires d’atténuer les effets de l’environnement économique et politique. Avec de nouvelles règles, une organisation plus alignée sur les attentes des clients et l’exploration de nouvelles activités, certains notaires ont pu traverser la période post-Covid en limitant voire en évitant des licenciements.
L'innovation n'est pas une option
Dans un monde VUCA, comprendre et s’adapter aux nouvelles réalités du marché est crucial. La volatilité et l’incertitude requièrent une vision claire et une capacité à intégrer des activités nouvelles au sein de leur office. Gestion de patrimoine, médiation en font partie. Pour autant, combien de notaires se sont penchés sur une refonte de leurs services.
Les entreprises modernes à l’instar d’Airbnb, Uber, et Netflix, ont démontré leur capacité à réussir dans un environnement VUCA en adaptant leur modèle économique et leurs pratiques managériales. Quid des notaires? Sans remettre en cause le tarif et ses bienfaits pour l’officier public qu’est le notaire, on peut s’interroger sur la dépendance politique du notaire quand surviennent des craintes lors d’une éventuelle modification.
Face à ces menaces, l’innovation est une arme dont le notaire doit s’emparer. A la créativité juridique, dans un environnement aussi éprouvant le notaire doit explorer avec ses collaborateurs mais aussi ses partenaires de nouvelles voies qui soient le plus à même de le mettre à l’abri pour préserver ses collaborateurs et son outil de travail qu’il (ou elle) a si durement financé.
Devenir un notaire antifragile
Le notaire peut s’avérer être un professionnel du droit antifragible. Devenir antifragile, c’est intégrer un concept popularisé par Nassim Nicholas Taleb dans son ouvrage « Antifragile : les bienfaits du désordre » qui est particulièrement pertinent dans ce contexte. L’antifragilité est la capacité à se renforcer face à l’adversité. Toutes les structures ne sont pas logées à la même enseigne. Que l’on soit notaire individuel ou en multi-office, il est évident que la capacité à devenir antifragile n’est pas la même et la personne du notaire (et son histoire personnelle et professionnelle) entre en ligne de compte. L’accompagnement est clé et s’en remettre aux instances n’est pas toujours suffisant.
En conclusion, l’environnement notarial en mode VUCA n’est pas à craindre mais à embrasser. Quand la loi change, les notaires se mettent à jour. Quand de nouveaux instruments juridiques apparaissent, les notaires savent s’en emparer. Quand une remise en cause s’impose et que le modèle sur lequel le notaire opère n’est plus adapté, le vent du changement devient une évidence pour le capitaine qui désire un nouvel horizon. Explorer de nouvelles terres d’opportunités est à la portée de tous. Il suffit de le vouloir profondément pour ses clients, ses collaborateurs … et pour soi.